🎙️ LINE DUBIEF : L’ INTERVIEW !
- Mafolielivresque
- 12 juin 2024
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 août 2024
Photo : Elisa
Auteure de polars à succès, Line Dubief a accepté de répondre à mes questions pour cette 15ème interview. Découvrons ensemble les coulisses de son univers littéraire, ses sources d'inspiration et ses projets futurs.
MERCI INFINIMENT LINE POUR TA PARTICIPATION ET TA GENTILLESSE
Line Dubief est une auteure talentueuse, qui vit à Besançon. Ingénieure d’étude dans une école d'ingénieurs, elle jongle habilement entre sa carrière professionnelle et sa passion pour l'écriture.
Elle est également maman de deux enfants et grand-mère comblée de quatre petits-enfants. Cette riche vie personnelle et professionnelle nourrit son écriture et lui permet de créer des histoires profondes et captivantes.
Elle a publié cinq romans aux Éditions La Geste dans la collection Geste Noire. Ses œuvres, marquées par un style unique et des intrigues palpitantes, ont su séduire un large public et la placer parmi les auteur(e)s reconnu(e)s dans le domaine du roman noir.
Qu’est-ce qui t'a poussé à écrire ? Et pourquoi le polar ?
L’élément déclencheur qui m'a amené à l'écriture est la naissance de mon premier petit fils à qui j'ai voulu souhaiter la bienvenue dans ce monde à travers une histoire. Cette petite fable est restée dans la sphère familiale. Outre le fait de trouver énormément de plaisir à cet exercice d’écriture j'ai ressenti chez ma fille une grande émotion à sa lecture. Je me suis alors lancée dans l’écriture de mon premier polar. Grande lectrice du genre, cela m'est apparu comme une évidence. Depuis l'écriture ne m'a pas lâchée.
Le polar est un genre littéraire qui aborde les aspects sociétaux de la société. Écrire un polar est bien souvent un alibi pour aborder les aspects de la société dans leurs réalités sociales, une sorte de prétexte pour explorer le monde dans ses dimensions humaines, géographies et historiques parfois. En outre, le jeu de piste mis en place par l'auteur fait participer le lecteur qui s'implique dans l'histoire. Ça créé une complicité entre les deux. C'est amusant.
Et, au-delà de tout cela, écrire un polar c'est puiser dans la noirceur du monde et autant dire que la matière première est inépuisable...
Où écris-tu ? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacres-tu à l’écriture ?
Je n’ai pas vraiment de rituel pour écrire et n’ai pas véritablement besoin de m’isoler, non plus. Il m’est arrivé d’écrire dans des cafés. Le brouhaha ambiant ne me dérange pas. Je crois même que j’aime ça.
J’ai cependant besoin de savoir que j‘ai du temps devant moi. Alors, en travaillant à temps plein, ce n’est pas toujours facile. J’attends donc bien souvent les vacances et consacre des week-ends à des relectures. En fait, je passe mon temps à courir après le temps pour écrire.
Le sujet de ton dernier livre « Je savais que tu m’attendais » s’est-il imposé de lui-même ?
Ce dernier roman publié (à ce jour!) est très différent des précédents. Il ne met pas en scène mon personnage récurrent. Un one-shot, une envie d'écrire autre chose pour sortir de ma zone de confort (si je puis dire!) avec l'idée de traiter le sentiment de solitude et d'abandon qui peut mener inexorablement à la folie destructrice. Il s'agit plutôt ici d'un roman noir, plus sombre plus torturé que mes romans policiers.
Fais-tu un plan ou ton histoire vient à toi d'elle-même ? As-tu besoin d'une ambiance particulière (musique, lumières, etc … ) ?
Encore une fois, je n'ai pas de rituel. J'ai en tête la trame du roman avec le début et la fin et rédigé quelques notes sur des personnages. Le fil conducteur, en quelque sorte. Puis, je brode. Mes états d’âme font le job. Il m'arrive de changer de direction par rapport à l'idée initiale, d'ajouter des personnages ou d'en faire taire certains... Je m'amuse.
Comment fais-tu tes recherches pour les lieux, les personnages, afin d'apporter du réalisme à ton histoire ?
Les intrigues de mes romans se déroulent notamment en Charente Maritime et en Franche Comté. Ce sont mes deux régions de cœur. Je les connais bien et pourtant les découvre encore. J’ai passé une bonne partie de mes vacances d’enfance sur l’île d’Oléron. Mes grands-parents avaient un terrain sur lequel nous nous retrouvions en famille. Nous y avons passé de très bons moments. J’y retourne autant que possible. Cet endroit est chargé de souvenirs agréables. J’adore sa luminosité et le côté sauvage qui a su être préservé dans beaucoup d’endroits de l’île. J’ai utilisé ces ingrédients dans plusieurs de mes romans. Sans compter, que les îles apportent toujours une part de mystère supplémentaire. Sans doute parce que l’on y vit un peu à l’écart du monde, dans un milieu fermé, parfois même un peu replié sur soi. On y est un peu « hors du temps ». Dans une sorte de huis clos. Les îles se prêtent parfaitement au polar. D'autre part, je vis à Besançon et suis une amoureuse de cette ville. Elle est magnifique entourée de collines et enserrée dans le méandre du Doubs. Ce sont des terrains de jeux qui m'inspirent pour mes romans.
Mon personnage récurrent le commissaire Eustache est en quelque sorte un "assemblage", comme pour le vin! Un « assemblage » de personnes de mon entourage avec leurs petits travers et leur grande humanité. Eustache est quelqu’un d’entier, de mauvaise foi aussi bien souvent mais profondément humain qui vit dans son époque et qui aime les bonnes choses de la vie. Les autres personnages gravitent autour de lui avec leurs failles, leurs faiblesses.
L'idée est que ce cocktail apporte un réalisme humaniste avec un brin d'optimisme qui place l'Homme au centre de l'histoire.
Quels sont tes futurs projets d’écriture ?
Je termine mon nouveau roman qui remet en scène le Commissaire Raymond Eustache, mon personnage récurrent que je suis ravie de retrouver et qui plaît beaucoup à mes lectrices (me disent-elles)... L'intrigue se déroule principalement en Franche-Comté avec une petite escapade en Charente Maritime. J'y mets en scène des enfants. C'est une première pour moi.
Pour terminer cette entrevue, je te laisse le mot de la fin…
Alors peut-être en abordant la chance que l'on a d'aimer lire en reprenant les propos de Bernard Pivot décédé récemment : " Lire des romans c’est prendre des nouvelles des autres. Lire c’est entrer dans le monde par d’autres portes. Ils (les livres) modifient nos façons de voir et de ressentir. Ils nous poussent à des examens de conscience. Lire, c’est courir le risque de se remettre en cause. Lire, c’est avoir de l’esprit jusqu’au bout des doigts".
J'ajouterai également « La lecture est une subversion en douce » (Régis Debray).
Alors lisons, lisons et lisons encore.
Pour découvrir plus amplement l'univers de cette auteure, je vous invite à vous procurer ses livres dans les librairies de la côte Ouest et dans l'Est de la France. Ou dans toutes les librairies sur commande ou en ligne et notamment sur le site de son éditeur La Geste Éditions
Avec le commissaire Eustache :
=> Je savais que tu m'attendais publié chez La Geste Éditions le 04/08/2023 - One-shot
Synopsis :
40 ans après leur séparation, une femme reprend contact avec son premier amour.
Meurtrie par une rupture récente et pour surmonter un sentiment d’abandon infantile jamais surmonté, elle recherche un absolu dans cette relation amoureuse retrouvée.Fatalement, sa demande d’amour massive et ses attentes démesurées l’amènent à franchir l’irréparable.Pourtant, tout avait si bien commencé…
Un roman qui diffère de ses précédents, ne mettant pas en scène le commissaire Eustache.
Il se révèle plus obscur et plus torturé.
En bref :
Première rencontre avec Line lors du salon L'Automne sera noir au Deschaux, dans le Jura, en 2019.
À travers ses romans, elle nous emmène dans les paysages mystérieux de la Franche-Comté et au-delà, avec des intrigues captivantes. Le commissaire Eustache, son personnage principal, mène des enquêtes passionnantes.
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🎙️ LINE DUBIEF : L’ INTERVIEW ! est menée par Marie-Laure, blogueuse et chroniqueuse de Ma Folie Livresque
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➡️ Prochaine interview :
Je vous proposerai de faire connaissance avec Daniel Martinange.
Auteur de C’est moi qu’il veut ! et Les malfaisants aux Éditions Lajouanie.
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