Photo : Jean-françois Regnier
Je vous invite à faire connaissance avec Jean-François Regnier pour cette 33ᵉ interview. Auteur de plusieurs romans dont « Nos ombres, là-bas », publié chez Librinova en avril 2024.
Ce jeune sexagénaire travaille depuis 26 ans dans le secteur social, au sein d'une association dédiée à la Protection de l'Enfance. Originaire du Périgord pourpre, il réside depuis 35 ans à Toulouse.
MERCI INFINIMENT JEAN-FRANÇOIS POUR TA DISPONIBILITÉ ET TA GENTILLESSE
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ? Et pourquoi le polar ?
Je dirais qu’au départ c’est l’écriture qui s’est imposée à moi.
Élève de la Communale, pas le choix, j’ai dû remplir des cahiers d’écoliers avec plumes et stylos à encre.
Ensuite, j’ai le souvenir qu'au collège, nous avions beaucoup de devoirs de « rédaction » qui sollicitaient notre imagination.
J'avais, à l'époque, une professeur de français très exigeante, qui a beaucoup compté pour moi.
Et puis, plus tard, à travers mon métier dans le social, j’ai été amené à rédiger beaucoup de notes et de rapports pour des juges ou des partenaires.
Au fil du temps, je me suis donc décomplexé pour écrire.
Je pense que passées toutes ces étapes, avec l’âge, j’ai ressenti le besoin d’écrire pour partager « …ce que l’on voit et que l’on ne dit pas… ».
J’ai longtemps trainé l’idée de mon premier livre, « L‘Acte » et, en 2008, je me suis lancé pour ne jamais m’arrêter depuis.
Tout cela est sous-tendu par la modeste ou ambitieuse ou vaniteuse envie de laisser une trace, aussi infime soit-elle, j’en ai bien conscience.
Après mes quatre premiers romans (selon moi des "bouts d'essais"), j'ai eu l'envie de passer au thriller à travers l'histoire de « Ma bête ». Enfant et adolescent, j'ai été biberonné aux séries télé policières françaises et américaines des années 60 et 70, puis...je suis un grand fan d'Hitchcock !
Le sujet de votre dernier livre « Nos ombres, là-bas » s’est-il imposé de lui-même ?
Oui. Après la sortie du thriller « Ma Bête » en 2018, j’ai commencé l’écriture de « Nos ombres, là-bas » que j’ai dû abandonner pour enchaîner les deux suites de « Ma Bête », pour finalement, donc, une trilogie.
Il me tardait vraiment de revenir au roman.
Jusque-là, mes livres avaient des personnages principaux essentiellement masculins. Je voulais créer une protagoniste, une femme simple, avec un vécu, mère de famille, épouse. Une femme que la maternité, le mariage et la vie professionnelle ont dévié de sa trajectoire. Je souhaitais donner vie à une figure forte, qui ne se résigne pas, digne, droite, loin des revendications et des clichés féministes de type #MeToo. Une femme comme il en existe, j’en suis sûr, beaucoup.
À la soixantaine, au moment de la retraite, il peut se nouer des drames dans les couples, à l’approche de la fin de la vie, de l’heure des bilans, de la fin d’une sexualité etc. Il y a alors beaucoup de désillusions et de renoncements. On en parle très peu. J’avais envie d’évoquer tout cela mais aussi le rapport des enfants à l’intimité de leurs parents, le sens de la famille, etc...
La plupart des personnages de « Nos ombres, là-bas » existent (Manuella, Rosa, Philippe, Pierre et Anne, malheureusement décédée). Même le groupe de line-lance dont j’ai visionné les vidéos sur le net (😊) !
Où écrivez-vous ? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacrez-vous à l’écriture ?
J’écris chez-moi, dans mon bureau, au calme, le soir (selon mon état de fatigue) et les week-ends. J’ai la chance d’avoir une pièce agréable, à l’écart, qui donne sur mon beau jardin.
Faites-vous un plan ou votre histoire vient à vous d'elle-même ? Avez-vous besoin d'une ambiance particulière (musique, lumières, etc … ) ?
Je ne commence pas un livre sans avoir une vision d’ensemble, un découpage dans ma tête, pas sur le papier. C’est un processus de maturation qui prend trois à quatre mois entre chaque livre. Lorsque le livre est construit « imaginairement », je me lance.
Pour écrire, il me faut du calme, un peu de temps devant moi.
Je relis toujours ce que j’ai écrit précédemment pour assurer une continuité dans le récit.
Comment faites-vous vos recherches pour les lieux, les personnages, afin d'apporter du réalisme à ton histoire ?
Je suis curieux du monde autour de moi. Je lis, regarde beaucoup de films, de séries. J’observe aussi pleinement. J’ai un peu voyagé, beaucoup bougé, rencontré énormément de monde par ma profession et dans ma vie personnelle. Ça crée une « banque d’images » dans laquelle je vais puiser pour créer des histoires.
Dans tous mes livres il y a des histoires vraies « romancées », même dans les thrillers. « Ma Bête » et « Solus » sont deux livres dans lesquels j’évoque des choses très personnelles.
Quels sont vos futurs projets d’écriture ? Y en a-t-il un en gestation ?
Je me suis lancé dans l’écriture de mon prochain livre dont le personnage principal est un homme d’église au coeur d’une tragique machination.
Depuis plus de 15 ans, je fonctionne toujours sur l’écriture d’un livre tout en ayant déjà l’idée du suivant, mais en ce moment, non. J’espère que l’inspiration ne va pas se tarir.
Pour terminer cette entrevue, je vous laisse le mot de la fin…
J’espère que « Nos ombres, là-bas » continuera à susciter des réflexions et des émotions comme j’ai pu le lire plusieurs fois.
Sans démagogie, très sincèrement, je remercie tous les chroniqueurs (dont vous Marie-Laure) qui ont pris le temps de me lire, mais aussi d’écrire de belles choses.
Je tiens ici à saluer l’investissement dont vous faîtes tous preuve pour nous aider à nous faire connaitre.
Pour découvrir plus amplement l'univers de cet auteur de polar et/ou thriller, vous pouvez vous procurer ses livres sur différentes plateformes en ligne (Amazon, dans les librairies sur commande, ainsi que les sites de Édilivre et Librinova
« L'Acte » est son tout premier roman paru en septembre 2009 chez Édilivre
Roman policier/suspense
Martin et Fanny Soudran se rendent à l'étude du notaire Maître Dubreuilh pour recevoir un bien troublant héritage. Entre Auvergne, Aquitaine et Provence, voici un récit élaboré sur fond de tolérance pour des êtres conduits à explorer jusqu'au bout leurs vérités.
« L'appel de fond » paru en juin 2010 chez Édilivre
Roman de société/actualité
Les ravages causés partout dans le monde par le virus Mendoz, plonge le petit village français de Boujac dans l'angoisse de la contamination. Bastien Giraudel, l'un de ses habitants, imaginant le pire pour sa famille, décide de fuir dans la montagne alentour. Mais après avoir " touché le fond " pendant cinq années d'isolement, de solitude, peut-on continuer à vivre face à soi-même en tournant le dos au passé ? Extrait Le chien apparut en haut du chemin. Il titubait. Il fixa Bastien droit dans les yeux avant de s'écrouler. À présent, pensa l'homme, Léanne et les enfants devraient être morts. C'était le moment. Il courut jusqu'à la grange, souleva les couvertures et prit le sac à dos. Depuis trois ans, il l'avait régulièrement vérifié, pour être sûr qu'il n'y manquait rien. Le 4x4 l'attendait derrière la maison.
« Relâche » paru en juin 2012 chez Édilivre
Roman psychologique
D'un côté, un berger qui s'ennuie ferme entre des moutons "moqueurs" et un père vieillissant. De l'autre, une belle inconnue venue se mettre au vert qui va chambouler la vie de notre paysan, avant de disparaître mystérieusement. Une rencontre qui sera le début d'une longue histoire à travers une ville et des êtres attachants. Et tout au bout, dans cette quête obstinée de l'être aimé, une vérité inespérée.
« Solus » paru en mars 2017 chez Édilivre
Roman de société/actualité
Est-il possible de refonder un couple après le décès du compagnon auprès duquel on a partagé vingt ans de vie commune ? Telle est la question que Marc se pose, alors que, sur les conseils d'une amie, il profite de quelques jours de repos à la mer.
Au hasard d'une soirée, il croise Louis, un pianiste classique. Se noue une relation chaotique, compliquée par les attentes de chacun.
Solus est un suspense « amoureux ». L'histoire de la renaissance d'un homme engagé sur un choix de vie où guette la solitude.
Jean-François Regnier se lance dans une trilogie de genre thriller « Ma Bête » chez Librinova. Parution pour Ma bête, en mai 2018. Une bête à tuer, en février 2020. Et Charge bestiale en mai 2022
« Nos ombres, là-bas » paru en avril 2024 chez Librinova
Roman
Anne, la soixantaine passée, fait le bilan de sa vie pour finir par s'avouer que, bien qu'ayant assuré sur le plan professionnel, elle a complètement échoué sur ses liens avec ses enfants mais surtout au niveau de son couple. Son mari, Pierre, prend de la distance, change de comportement, se mure dans son silence, et se met à écrire un livre. Les absences de Pierre finissent par miner le quotidien d'Anne qui choisit de le filer. De découvertes en déconvenues, sous l'oeil inquisiteur d'un voisin, une descente aux enfers commence.
Roman sur le sens de la vie, sur nos choix non assumés, notre rapport à nos échecs comme à nos réussites, « Nos ombres, là-bas » et ses personnages attachants entraîne le lecteur vers une terrible vérité.
En bref :
Jean-François Regnier m'a contacté via Messenger pour me proposer de lire son quatrième roman, « Nos ombres, là-bas ». Intriguée, j'ai parcouru le synopsis, ce qui a éveillé ma curiosité pour découvrir son style d'écriture.
Ce roman invite à une réflexion profonde sur les choix qui façonnent nos vies, abordant des thèmes universels avec une approche intime et touchante.
Vous pouvez suivre Jean-François Regnier sur :
Je vous partage ma chronique pour :
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🎙️ JEAN-FRANÇOIS REGNIER : L’INTERVIEW ! est menée par Marie-Laure, blogueuse et chroniqueuse de Ma Folie Livresque
N'hésitez pas à laisser un commentaire ou me contacter
➡️ Prochaine interview :
Je vous proposerai de faire connaissance avec Francine Colard Duprouilh, une auteure qui a publié plusieurs ouvrages, dont L’Envol, Les Poétines de Francine, 27 contes cruels, et son dernier roman, Le sac à dos, qui explore les cicatrices du passé et le chemin vers l'acceptation de soi, aux Éditions Le Lys Bleu.
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