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🎙️ JACQUES MORIZE : L’ INTERVIEW !

Dernière mise à jour : 7 juin


Jacques Morize, interview par Ma Folie Livresque

Photo : Jacques Morize


C'est avec un grand plaisir que Ma Folie Livresque vous convie à cette 11ème interview, une occasion de plonger dans l'univers captivant de l'auteur de polars chevronné, Jacques Morize


Au fil de cet échange, vous aurez le privilège de découvrir les coulisses de son processus créatif et les secrets de ses intrigues palpitantes. 


MERCI INFINIMENT JACQUES POUR TA CONFIANCE ET TA BIENVEILLANCE


Né la même année que la constitution de la Vème république, marié, père et grand-père. Il a vécu les quarante-trois premières années de sa vie en banlieue parisienne avant de venir s’installer avec sa famille en région lyonnaise pour des raisons professionnelles.

Bien que ses études aient été sinueuses, la Sorbonne a fini par lui octroyer une maîtrise de géographie, option aménagement-urbanisme (dont le sujet « Seine propre en l’an 2000 », reste d’une brûlante actualité !).

Il a ensuite travaillé dans le domaine de l’immobilier commercial, ce qui l’a amené à beaucoup voyager, en France et dans quelques autres pays. Maintenant, il est à la retraite.

Ses loisirs sont centrés autour du sport et du tourisme. Il a longtemps pratiqué la voile, et s'est mis au ski tardivement et depuis quelques années, il court régulièrement.

Par ailleurs, avec sa femme, ils aiment voyager, essentiellement autour de la Méditerranée, qui représente un très beau terrain de jeu. Enfin, le portrait ne serait pas complet s'il ne précisait pas qu'il apprécie la bonne chère et le bon vin et qu’en conséquence, il aime cuisiner !

C’est en 1986 que l’envie d’écrire s’est imposée après l'avoir longuement titillé. Envahi par cette impérieuse nécessité, il a saisi un cahier et un stylo et y a succombé. Il a créé de toutes pièces un as de l’antiterroriste, Luc Castillon. Il sera le personnage récurrent de ses sept premiers polars, pour lesquels il n’a pas trouvé d’éditeur. Il les a intégralement repris depuis lors et ils sont disponibles en auto-édition.

Après son installation dans la capitale des Gaules, il a imaginé un nouveau personnage, Abel Séverac, un commissaire de la PJ.  Il sert de base à des polars plus classiques que les précédents, et ils ont pour cadre Lyon et sa région. Cette série compte à présent dix titres, tous parus aux éditions AO – André Odemard.


  • Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ? Et pourquoi le polar/policier ?


Je pense que j’ai toujours eu une certaine facilité à écrire, alors même que je n’ai pas toujours eu d’excellentes notes en français et en philo. Une raison à cela, les amis de Lagarde et Michard(1) me barbaient un peu et du coup, je ne parsemais pas mes productions scolaires de ces savantes références qu’apprécient tant les professeurs. Bien sûr, j’aurais pu émailler mes dissertes de quelques citations de San Antonio, car je vouais un culte à Frédéric Dard, mais je craignais qu’elles fussent mal perçues ! Et pourtant, c’est bel et bien ce natif de Bourgoin-Jallieu qui m’a donné l’envie d’écrire. D’ailleurs, la filiation est très nette entre son commissaire et Luc Castillon, mon premier personnage, et l’on me dit souvent que l’on retrouve des traces de son influence dans mes Séverac.

Avec un tel inspirateur, le polar semblait une évidence, d’autant que je me suis également nourri des grands anciens, Simenon, Agatha Christie, Exbrayat et de quelques autres depuis lors. En fait, j’ai toujours aimé lire des romans policiers ou d’espionnage, et je ne me verrais pas écrire autre chose. Le polar permet, autour d’une intrigue qui sert de fil rouge, d’aborder tous les sujets, la société, la politique, la vie et la mort, l’amour, l’amitié, la haine, la cruauté, la compassion…


(1) Manuels scolaires de littérature française.


  • Où écris-tu ? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacres-tu à l’écriture ? 


Avant d’évoquer le lieu, il faut préciser le support. Sauf exception, j’utilise un cahier avant de retranscrire le manuscrit sur mon ordinateur. Mon lieu de prédilection, c’est le petit bureau que j’ai aménagé chez moi. Ses murs sont recouverts de bibliothèques pleines de polars et de BD, mais aussi de photos et de cartes postales. Cependant, je suis aussi capable d’écrire n’importe où ailleurs, dans un bistrot, un train, un avion ou un hôtel, et même dans un salon du livre en attendant le lecteur ! Cette habitude, qui ne m’a pas quitté bien que je sois retraité, je l’ai prise quand je travaillais et que j’étais sans cesse en déplacement. Un moment de libre, je sortais mon cahier. L’écriture par bribe, en quelque sorte.


Pour ce qui est du moment et du temps, la réponse découle de ce qui précède. Lorsque je bossais, j’écrivais dès que cela m’était possible, un petit bout par-ci, un petit bout par-là. Afin que cela ne soit pas trop décousu, je m’astreignais à le faire un peu tous les jours et bien sûr, davantage pendant mes vacances. Depuis que je suis à la retraite, je suis censé consacrer une partie de l’après-midi à l’écriture… mais j’ai du mal à respecter cet emploi du temps, il y a tant d’autres choses à faire ! Selon l’inspiration, je peux écrire deux ou trois heures par jour, ou rien du tout. Mais quoiqu’il en soit, alors qu’il me fallait deux ans pour sortir mes premiers Séverac, à présent, c’est plutôt moitié moins, ce qui prouve que j’arrive quand même à me discipliner !


  • Le sujet de tes livres a pour base un quartier de Lyon. Ce choix s'est-il imposé de lui-même ?


Le Diable de Montchat est le titre du premier Séverac, écrit peu après mon arrivée à Lyon en 2001. À l’époque, mes bureaux se trouvaient cours Albert Thomas dans le 8e. Les premiers mois, je me suis beaucoup perdu dans le quartier voisin de Montchat, dont les sens uniques anarchiques me rendaient fou ! J’ai donc développé une certaine rancœur à l’encontre de ce quartier pourtant charmant, exerçant à son encontre une mesquine vengeance en y faisant sévir ce diable fort peu sympathique. Un hasard donc, puisqu’à l’époque, il n’était pas dans mon idée d’attribuer un quartier à chacun des opus de cette série naissante. C’est ainsi que pour le second épisode, j’avais choisi pour titre « Le silence des autruches »… Mais l’éditeur que j’avais trouvé pour ces deux premiers volumes m’a suggéré de rester dans la veine lyonnaise et c’est ainsi que le silence des autruches s’est transformé en Rouge Vaise.


  • Fais-tu un plan ou ton histoire vient à toi d'elle-même ? As-tu besoin d'une ambiance particulière ?


Pas de synopsis, de trame ou de plan pour moi. Le point de départ provient d’un fait divers ou de mon imagination, et le reste se met en place petit à petit. Un peu comme une enquête policière, sauf que j’ai un énorme avantage sur les flics : si je me retrouve coincé dans une impasse, je peux revenir en arrière, modifier quelques détails et repartir !

En règle générale, je n’ai pas besoin d’une ambiance particulière. Parfois, j’écoute de la musique, du rock ou de la pop, mais même dans un lieu bruyant, j’arrive la plupart du temps à m’abstraire suffisamment pour pouvoir écrire sans boules Quies ou écouteurs. La seule chose qui me dérange vraiment quand je suis dans un lieu public, c’est qu’un voisin indélicat tente de lire ce que je suis en train de pondre.


  • Comment fais-tu tes recherches pour les lieux, les personnages, afin d'apporter du réalisme à ton histoire ?


Lorsque j’ai choisi le quartier qui va servir de base à l’intrigue, je m’y rends plusieurs fois et je le sillonne de long en large. Je prends beaucoup de photos, quelques notes et je teste restos et bistrots (hips !). Comme mon polar ne reste pas enfermé dans le quartier en question, j’effectue d’autres repérages au fur et à mesure de l’écriture. Pour ce qui concerne mes personnages, la plupart des membres de mon équipe policière et judiciaire m’ont été inspirés par des connaissances, amis, collègues de boulot ou personnes rencontrées dans ce cadre.


  • Ton personnage principal dans tes romans policiers est le commissaire Abel Séverac. Pourquoi est-il important d'avoir un personnage d'enquêteur fort pour accrocher le lecteur ?


C’est le principe du personnage récurrent. J’évoquais San Antonio, Maigret et Agatha Christie (Miss Marple, Hercule Poirot). Il y en a d’autres chez Thilliez et Fred Vargas, pour ne citer qu’eux. Je pense effectivement qu’ils sont essentiels pour accrocher le lecteur et qu’ils constituent le fil rouge que l’on est heureux de retrouver dans chaque nouvel opus. Pour cela, il faut parvenir à créer une personnalité attachante, avec ses qualités, ses défauts et ses failles. Quelqu’un en qui, sans doute, le lecteur peut partiellement s’identifier ou s’attacher, retrouver un peu de son propre vécu, de ses joies, de ses peines et de ses rêves. Avec Abel, j’espère être parvenu à réussir cette alchimie complexe.


  • Pour terminer cette entrevue, je te laisse le mot de la fin...


Pour conclure, car il faut toujours conclure (n’est-ce pas, Jean-Claude ?(2)), je dirais que l’écriture est pour moi un merveilleux moyen d’évasion et de ressourcement. Même lorsque je n’étais pas édité, j’avais plaisir à m’immerger dans ce monde imaginaire que j’inventais au fil des mots.

Ce plaisir, je l’ai toujours, avec en plus celui de pouvoir le partager avec des lecteurs. Et c’est à eux que je voudrais dire un grand merci, en particulier à tous ceux qui, en salon ou en dédicace, viennent me parler d’Abel ou de Culbuto un peu comme ils me parleraient d’amis communs.


(2) Référence à Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) dans Les bronzés, encore une référence qui n’aurait pas plu à ses profs !




Pour découvrir plus amplement l'univers de ce grand auteur de polars qu'est Jacques Morize, je vous invite à découvrir son site : jacques-morize-polar.fr


Pour les Castillon, ceux-ci peuvent être commandés directement par l’intermédiaire de l’auteur ou disponible sur Amazon en impression à la demande et en ebook  : suivez le lien


La série "Brigade antiterroriste" avec le personnage Luc Castillon :




Pour les Séverac, vous pouvez vous les procurer sur le site de sa maison d'édition AO - André ODEMARD et sur les sites de librairies en ligne (Decitre, FNAC, Chapitre, Amazon), également disponible en ebook.


Les enquêtes du commissaire Abel Séverac :




Jacques Morize. Pas de corona pour Séverac

=> Pas de corona pour Séverac, publié aux éditions AO - André Odemard, est un polar original se déroulant pendant la pandémie. Cette association entre le genre policier et le contexte de ce virus offre une intrigue captivante et innovante. 


Avec ses 80 pages, cette nouvelle offre une lecture courte mais intense, à un prix abordable de 9,90 €. 


En résumé, une lecture fort sympathique qui saura ravir les amateurs de romans policiers.




 

En bref...

lJacques Morize m'a permis de découvrir le commissaire Abel Séverac pour la première fois à travers son roman "Terminus : Gerland", publié en juin 2022 aux éditions AO-André Odemard, sur les recommandations de Nelly Burglin Razik, agent littéraire.


Abel Séverac est un personnage atypique qui nous entraîne dans la découverte de Lyon et de ses quartiers. Ce commissaire, bon vivant et épicurien, apprécie les plaisirs de la bonne chère, du bon vin et de la compagnie des jolies femmes, et il est au cœur de cette exploration de la ville.


Homme réservé et sérieux, doté d'une grande intégrité professionnelle, Abel Séverac est dévoué à son travail en tant que commissaire de police. Il est reconnu pour son intelligence, sa méthode et sa perspicacité, lui permettant de résoudre des énigmes complexes.


Dans sa vie personnelle, il peut parfois être solitaire ou introspectif, en raison des exigences de son travail qui lui demandent beaucoup de temps et d'énergie. Malgré cela, il peut également faire preuve de chaleur humaine et de compassion envers les personnes qu'il rencontre au cours de ses enquêtes.



Vous pouvez suivre Jacques Morize sur :




Je vous partage les liens de mes chroniques pour :




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Cette interview de Jacques Morize est menée par Marie-Laure, blogueuse et chroniqueuse de Ma Folie Livresque

N'hésitez pas à laisser un commentaire ou me contacter...


 

➡️ Prochaine interview :


Je vous proposerai une rencontre avec Sébastien Theveny, auteur de plusieurs romans à succès.



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